LA STORIA

Création 2008-2009
pièce chorégraphique pour 7 danseurs • 1 H

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NOTE D'INTENTION
Dans notre précédent travail, le diptyque « Every adidas has a story », nous nous étions confrontés aux ressorts fictionnels et événementiels qui construisent l'individu. Nous avions resserré notre champ d'observation aux photos de presse sportive, à leur beauté plastique ainsi qu’à leur ambiguïté morale. Pour poursuivre notre exploration des sources de représentation, des codes, ce qui constitue et nourrit aujourd'hui l'imaginaire collectif et individuel - nous avons tourné le regard vers d'autres "fabriques de rêves" contemporaines.

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PRESENTATION
La Storia semble d’abord emprunter à l’univers du western. Sur le plateau, des lignes de papier blanc évoquent le sol craquelé d’un désert, des grands espaces. Un homme est assoupi sous son sombrero. Cette première image, amorce possible d’une histoire, est aussitôt dispersée par le noir qui tombe. Sept ombres s’en détachent. La scène se transforme sous leur pas, au fil de leur avancée, rythmée par leurs guitares électriques. La musique perce la pénombre et ouvre alors de nouveaux horizons d’attente, d’autres espaces d’affabulation. La Storia est une succession d’histoires sans articulation narrative. Une fabrique d’images plurielles qui se recomposent sans cesse, modelées par l’énergie corollaire des corps et des riffs à la guitare.

La Storia emprunte ses images au cinéma, à la BD, à la photographie ou encore au clip. Elle en transpose les codes et brouille les classifications, les frontières génériques : « Un genre n’est qu’un état provisoire, momentanément stabilisé ». Des références hétéroclites sont convoquées ensemble : ici, à l’avant du plateau, un homme et une femme nus et silencieux évoquent la scène originelle ; plus loin, dans un autre angle, un chanteur et ses choristes se déchaînent, surjouent avec excès. Les chorégraphes intègrent délibérément les traces de mythes contemporains. De l’affabulation sur la base d’éléments fictifs antérieurs naît une nouvelle histoire. De l’imaginaire surgit un répertoire de
potentialités.

Ces images forment un ensemble composite mais cohérent : « Toutes les choses se tiennent» répète une voix sur le plateau. Chaque vision glisse sur la suivante et lui laisse son empreinte, sonore ou métaphorique. On pénètre dans La Storia comme on se laisse prendre par un poème. Ainsi au cours d’une scène, le spectateur peut progressivement se détacher du sens littéral du texte, se laisser entraîner par la voix, qui est ici au son ce que le travelling est au cinéma, soit une invitation à tourner son regard vers le mouvement qui se poursuit ailleurs. Les mots deviennent mouvement par les portés qui suivent. Leur élan est le vent et les forces élémentaires évoquées dans le texte. La puissance onirique de ces transpositions scéniques invite à abandonner toute exigence rationnelle dans la lecture de la pièce. La dimension spirituelle offre à chacun un espace pour projeter son imaginaire.

Ce souffle circule durant toute la pièce, bouleverse le plateau, génère des courses soudaines. C’est l’énergie immodérée, entière des interprètes. L’élan vital qui les anime, impulse le sentiment d’une course hallucinante, un vortex hypnotique dans lequel ils disparaissent, à la tombée de la nuit, mi-
hommes, mi-bêtes.

VIDEOS

LA STORIA - extraits - MC2 Grenoble - novembre 2009
Captation et montage vidéo : Mathieu Bouvier

La Storia (trailer) - février 2009

IMAGES